Mon expérience m’amène à répondre
de la manière suivante : l’épuisement professionnel a toujours existé.
« Se tuer à la tâche » n’est pas une expression nouvelle !
Cependant, deux éléments nouveaux sont apparus dans notre relation au travail.
Premièrement, l’avènement des moyens de communication
modernes a considérablement modifié notre rapport au travail. D’abord il y
a eu le téléphone, il y a un petit siècle puis les ordinateurs. L’évolution de
ce matériel vers des formes « portables » censées nous libérer a
délocalisé nos lieux de travail. Aujourd’hui je peux travailler de chez moi ou
depuis la terrasse d’un café pourvu que je sois munie d’un Smartphone, d’une
tablette ou d’un ordinateur portable. Magnifique ! Mais alors, comment
définir la limite entre temps de travail et temps de détente ? Nous sommes
la première génération à disposer de ces outils. Nous n’avons pas été éduqués à
les utiliser d’une manière respectueuse d’une hygiène de vie physique et
mentale. Les limites géographiques et horaires qui permettaient de délimiter le
temps de travail et le temps personnel deviennent floues.
Deuxièmement, la mondialisation de l’économie a modifié la
configuration classique des entreprises. A l’exception des PME, il est
aujourd’hui impossible de connaître l’ensemble des personnes qui travaillent
dans la même entreprise que vous ! Pour réguler et faire évoluer de tels
concepts, le management est passé à un niveau supra-individuel. La déshumanisation des relations de travail
en est la conséquence. Ce n’est pas une critique mais un simple constat :
si vous ne pouvez remplir le rôle pour lequel vous êtes engagé alors vous serez
remplacé par une personne qui le peut. Ce contexte est ressenti aujourd’hui
comme une réelle pression nous amenant sans cesse à redouter l’erreur ou la
baisse de performance.
Compte tenu de ces deux facteurs
qui sont l’effacement des frontières entre vie privée et vie professionnelle et
la déshumanisation du monde du travail actuel, je pense que l’incidence du
phénomène de burnout a bel et bien explosé. Notre génération, par manque de
recul et de moyens de prévention, en est la principale victime.
Et si la question consistait à se demander ce que vous et moi pouvons faire pour préparer la génération suivante à cette réalité du travail?
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