Première partie:
Lorsque le médecin lui a expliqué qu’il ne travaillerait pas
pendant 15 jours, quelque chose s’est rompu à l’intérieur de M. Toutlemonde, un
petit quelque chose a cédé et une immense et incommensurable vague de fatigue
l’a submergé, emporté, ballotté comme un petit bouchon de liège. Les longues
journées s’allongent et s’étirent lentement, sans énergie, sans envie, sans
force. La fatigue est partout, elle semble engluer chacun de ses gestes, son
cerveau. Impossible de suivre le fil d’une idée, tout est mollesse et se mélange
comme une mélasse.
Parfois comme un éclair, la peur s’empare de lui. Elle
l’électrise, le terrifie. Il est devenu une loque, il n’est bon à rien. L’échec
le terrorise. Ces attaques de panique lui prennent toute son énergie, sa
dignité. Les anxiolytiques prescrits par le médecin l’aident à les éviter.
Comme après un électrochoc, M. Toulemonde reste hébété après une attaque de
panique, encore plus cotonneux et vidé.
Incapable de quoique ce soit, il glisse
mollement dans un sommeil poisseux, hermétique et silencieux. Il voudrait
expliquer à Odette ce qu’il ressent mais les mots sont mous et restent collés
au fond de lui comme des macaronis trop cuits.
A suivre...
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