Cette
semaine, la série des billets liés aux candidats au burnout démarre. Et
non ! Je ne commencerai pas par vous parler de l’épuisement du manager
stressé mais par une catégorie bien souvent ignorée : celle des
proches-aidants.
Les
proches-aidants sont des individus qui ont une personne malade ou handicapée à
charge. Bien souvent, ce rôle d’aidant
s’impose comme une évidence et non comme un choix pour un proche de l’individu
diminué. Qu’il s’agisse de son enfant, de son conjoint ou d’un de ses parents,
les proches aidants se trouvent en première ligne. Ce sont eux qui soutiennent,
soignent ou pallient aux besoins quotidiens de l’autre. Cette dépendance est un
fardeau extrêmement lourd à porter. Malgré un réseau de professionnels
généralement constitué, la charge physique, psychique et émotionnelle portée
par le proche-aidant est considérable.
Sachant que
le burnout est un processus d’épuisement conséquent à l’exposition prolongée à
un stress chronique et que ce phénomène se met en place lorsque les facteurs
d’usure sont bien plus importants que les moyens de se ressourcer, il n’est pas
difficile de comprendre en quoi les proches-aidants sont des candidats idéaux
au burnout.
Alors que
faire lorsque l’on est un proche-aidant et que l’on ne souhaite pas aller dans
le mur ?
Premièrement,
celui-ci doit absolument relever la tête du guidon et prendre conscience du
risque qu’il encoure. Comme il a l’impression de ne pas avoir le choix, le seul
argument qu’il peut entendre est qu’il ne pourra bientôt plus assumer son rôle
s’il arrive à la rupture ! Et là, catastrophe… qui prendra le relai s’il
en est plus capable ?
Deuxièmement,
se rappeler le dicton : « Qui
veut aller loin, ménage sa monture. » Le proche-aidant a besoin d’aide.
Toujours. Il est nécessaire à ce stade de ne pas avoir de fausse pudeur et
d’explorer tous les réseaux de soutien possibles. Il existe aujourd’hui des
associations qui proposent une présence auprès des malades afin d’offrir du
temps libre aux proches-aidants. Il est également utile à ce stade de se faire
un scénario catastrophe en se demandant qui pourrait intervenir en cas de
défaillance du proche-aidant. Posez-vous cette question : Est-il
nécessaire d’attendre la défaillance pour demander de l’aide ? N’hésitez
pas à faire appel à ces personnes dès maintenant !
Si l’on
considère que l’usure liée à la situation ne peut être diminuée car les deux
points précédents sont déjà pris en compte alors il n’y a qu’une chose à
faire : Augmenter ce qui ressource.
S’octroyer du
temps libre devient une priorité. Augmenter son réseau de soutien en gardant
une vie sociale, pratiquer une activité physique ne sont plus des
considérations secondaires mais une nécessité pour tenir le coup à moyen terme.
J’ai rencontré
il y a quelque temps la maman d’un enfant souffrant d’une infirmité moteur
cérébrale. Celle-ci en était arrivée à hurler son désespoir sur son enfant qui
n’arrivait pas à porter sa cuillère à sa bouche. Terrorisée par sa réaction
qu’elle assimilait à de la maltraitance, elle a choisi de consulter un
professionnel afin d’éviter de se mettre
dans cet état d’épuisement qui lui faisait perdre sa capacité de relativiser.
Elle m’a confié à quel point le proche-aidant vit au jour le jour et qu’il est
extrêmement difficile de considérer les choses à moyen terme et pourtant son
quotidien a été transformé par cette prise de conscience…
Alors si vous
êtes concernés par cette problématique, n’attendez pas la défaillance et
cherchez dès maintenant le soutien de tous ceux (professionnels ou non) qui
peuvent vous aider.
Toute
personne qui souhaiterait témoigner de son expérience sur le sujet est la
bienvenue. N’hésitez pas à m’envoyer un mail et je vous recontacterai
volontiers.
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