La semaine dernière, je vous ai parlé des signes physiques
du burnout. Cette semaine, je vais m’attarder sur les « symptômes »
psychiques de celui-ci.
En effet, bien que la source du burnout vienne d’un
processus physiologique, c’est-à-dire que la cause de l’état vient du
fonctionnement du corps exposé pendant une longue période aux hormones du
stress, cet épuisement va également se manifester sur le plan mental.
Tout d’abord, plusieurs manifestations vont se remarquer en
termes de performance intellectuelle. Des
troubles de la mémoire ainsi que de la capacité de concentration sont
observables. Ces troubles auront pour conséquence d’entraîner une perte d’efficacité
dans le travail. L’individu concerné aura tendance à compenser ses difficultés
en allongeant ses heures de présence
au travail afin de rattraper le temps perdu, c’est ce que l’on appelle le burn-in.
Son absence de capacité à prendre de la distance
va également rendre le processus de décision de plus en plus difficile.
Incapable de résoudre certaines difficultés, il va se mettre à ruminer ses problèmes. Ces
ruminations sans solutions vont contaminer l’ensemble de sa vie et même ses
nuits. Son sommeil perturbé et de
mauvaise qualité sera haché par des réveils désagréables qui le ramène
immédiatement à ses problèmes. Ce cercle vicieux a des conséquences
désastreuses. Il ne peut plus récupérer la nuit et son épuisement va s’accélérer
et prendre toujours plus d’ampleur.
De ces premières manifestations vont en découler d’autres.
Petit-à-petit la victime d’épuisement va perdre
son intérêt pour son activité professionnelle. Il n’aura plus envie de se
lever le matin et son engagement dans ses projets va perdre tout son sens. De
surmotivé il va devenir démotivé. Il
se sent coincé, piégé. Il peut développer un cynisme inhabituel chez lui face aux autres et à leurs difficultés
y compris dans son entourage familial. Ce cynisme, qui semblait contaminer les
travailleurs sociaux dans les années 1970, a été un des éléments qui ont poussé
un certain Dr Freudenberger à décrire pour la première fois les symptômes du burnout
et à mener une étude complète sur ce sujet. Ces manifestations feront dire à
son entourage que la personne a changé. C’est ce que l’on appelle la dépersonnalisation.
Du point de vue émotionnel, c’est le chaos qui caractérise
le mieux le burnout. La fatigue entraîne une instabilité émotionnelle et le
sentiment d’être « à fleur de peau ». La personne se sent facilement irritable et passe par des moments de
profond découragement et de tristesse.
Ce sentiment est rendu d’autant plus fort que l’individu se sent incompris par
son entourage.
Comme vous le constatez, le processus de burnout peut amener
la personne à vivre un véritable enfer. Bien souvent l’entourage va réagir en
premier à ces signes d’épuisement. La victime, elle, n’arrivant plus à prendre
de la distance avec sa perception de la réalité va avoir du mal à reconnaître qu’elle
fait fausse route et qu’il faut absolument qu’elle réagisse en changeant son
comportement. C’est ce que nous verrons la semaine prochaine dans les
manifestations sociales du burnout.
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